Les Covens, clans et Cercles sorciers
Le mot Coven est un terme que l'on associe de nos jours principalement à la Wicca. Pourtant, "coven" était à l'origine un mot écossais datant du Moyen Âge tardif (vers 1500) qui signifiait "rassemblement de personnes". Il dérive du latin "convoco" qui signifie "être ensemble" ou "se rassembler" et qui donna aussi le mot anglais "convene" et le mot français "convent". Depuis le XVIIe siècle, ce terme désigne, dans la folklore européen, des clans de sorcières. La première indication sur le lien entre les covens et la sorcellerie vint de Isabel Gowdie qui décrivit, en 1662, des covens de 13 membres. Margaret Murray proclama que, depuis la nuit des temps, les adeptes du culte de Diane, connues sous le terme populaire de "sorcières" à travers l'Europe, étaient organisées en groupes de 13 membres, appelés covens. Elle ne prouva pourtant pas que le mot avait été utilisé en dehors de l'Écosse à l'époque des chasse aux sorcières. Après que Margaret Murray popularisa ce mot dans les années 1920, Gérald Gardner l'adopta pour la Wicca.
Ce groupe possède la plupart du temps une hiérarchie interne, comprenant donc un dirigeant, nommé la plupart du temps haut prêtre ou haute prêtresse, abrégé fréquemment en "HP". Il regroupe généralement plusieurs personnes désireuses de poursuivre la même voie spirituelle, ou, tout du moins, ayant des idées et croyances communes. D'autres structures plus libres sans hiérarchisation font également leur apparition et le mot "coven" me semble du coup un peu trop réducteur si l'on tient compte de la connotation wiccane qu'il revêt aujourd'hui. Depuis quelques années, la communauté païenne francophone voit émerger nombre de nouveaux groupes de personnes, réunies sous un même nom. Il s'agit généralement de cercles ou encore de clans, de familles, en fonction des affinités et des traditions.
L'avantage d'un coven, d'un cercle ou de tout autre regroupement de personne, est de favoriser l'échange, le partage de connaissances, menant ainsi au débat et à des réflexions parfois plus poussées et abouties que lorsque l'on chemine seul. Il ouvre à de nouveux horizons et de nouvelles perspectives, permettant ainsi d'une part l'évolution du groupe tout entier, mais également l'évolution et l'apprentissage personnel de chaque participant. Qu'ils soient généralistes ou basés sur un aspect particulier d'une croyance (féminin sacré, célébration de la Déesse, du Dieu ou autre) chaque cercle, chaque coven a ainsi ses particularités, ses modes de fonctionnement et ses habitudes. Ces dernières années, nous avons assisté à la naissance de nombreux cercles païens aux quatre coins des pays francophones, dont beaucoup, par exemple, étaient uniquement féminins. Ces choix reviennent aux membres des divers groupes, bien entendu.
N'oublions pas non plus que la plupart des covens on pour but de délivrer un enseignement particulier, une initiation à ses membres selon une tradition donnée. Qu'elle soit instaurée par le dirigeant du groupe ou transmis de génération en génération, il est souvent hermétique et difficilement trouvable en dehors du groupe. Ainsi, de nombreuses branches de la Wicca proposent de telles initiations.
De même, tout comme lorsque l'on exécute un rituel à plusieurs, l'avantage d'un tel groupe réside dans le fait que la puissance dégagée par l'ensemble du groupe sera bien plus importante que lorsque l'action magique, quelle qu'elle soit, est pratiquée de manière solitaire. En quelque sorte on peut y relier le principe d'égrégors. Cette fusion permet également d'accroître les dons individuels de chacun, ce qui n'est évidemment pas négligeable.
Outre l'aspect rituellique, le coven rapproche également les sorciers et créer des liens assez fort d'amitié voire même d'amour dans certains cas. A une époque où les croyances païennes sont encore relativement cachées et pas tout à fait entrées dans les moeurs, intégrer un coven ou un cercle permet à certains pratiquants de rencontrer de nouvelles personnes partageant leurs affinités.
Si vous souhaitez créer un coven, un cercle ou un clan...
Etre désireux de créer un groupe afin de partager ses idées et évoluer de manière différente est tout à fait louable. Cependant, sachez qu'il ne suffit pas d'un simplement claquement de doigt pour faire vivre un groupe de ce type. Nombreux sont les cercles à s'être crées, pour finalement disparaître aussi vite quelques mois plus tard, faute de cohésion au sein de celui-ci. Tout comme lorsque l'on chérit une plante que l'on fait amoureusement pousser au fond de son jardin, il faut porter beaucoup d'attention à ces groupes naissants, leur donner de l'amour, de l'intérêt, les arroser régulièrement d'idées, d'initiatives, d'activités et de partages afin qu'ils ne dépérissent pas. En fonction de votre caractère, peut être est-il plus sage d'intégrer un groupe déjà existant ? Il est relativement facile aujourd'hui, après une courte recherche sur Internet, de trouver de nombreux annuaires et forums recensant les divers cercles de France, de Belgique, du Canada ou autres. Intégrer une structure déjà bien en place permet parfois de plus grandes découvertes qu'un goupe dont on ne sait pas vraiment bien les rouages.
Quoi qu'il en soit, lorsque vous désirez créer ou intégrer un tel regroupement de sorciers, païens, pratiquants de tout ordre, n'oubliez jamais qu'il est préférable bien entendu de choisir des personnes en qui vous avez confiance : Des amis proches ou des païens en qui vous avez une parfaite confiance, que vous connaissez de longue date. Il est donc recommandé de ne pas entrer dans un cercle dont les membres vous sont plus ou moins inconnus. N'oubliez pas non plus qu'il ne devra jamais vous être demandé de faire quelque chose agissant contre votre volonté ou vos principes : de nombreuses dérives ont déjà été reportées au sein de groupes plus ou moins douteux servant de prétextes à des abus sexuels, actes de pédophilie etc. Bien que certaines initiations wiccanes incluent des pratiques telles que la nudité, la flagellation ou autre, renseignez-vous bien sur le type de groupe que vous intégrez, sa tradition, ses pratiques et les personnes qui le composent, afin d'éviter tout désagrément par la suite !
Le nombre idéal d'un tel groupe est de 2 à 8 personnes. Au delà, les énergies et les personnes ont tendance à trop se disperser : plus les participants sont nombreux, plus il est difficile d'établir des activités ou des rendez-vous avec le plus grand nombre de participants. De même, il est plus difficile de créer des liens dans un grand groupe, sans que de petites affinités ne se créent au détriment du groupe principal.
D'un point de vue personnel, je pense 4 ou 6 sont des nombres réellement intéressants, ni trop grands ni trop petits, permettant un échange relativement facile mais aussi l'établissement de petits groupes de travail et d'étude, lors d'ateliers ou d'exercices pratiques par exemple, de 2 ou 3 personnes à chaque fois. Il est déconseillé de choisir un chiffre impair, 5 par exemple car, à un moment où un autre, l'une des personnes se sentira forcément exclue ou lésée.
N'oubliez simplement pas non plus ce qui a été dit plus haut : un groupe est le résultat d'une attention constante, et surtout d'efforts et d'investissements personnels de la part de tous les membres qui le composent. Passée l'excitation des premiers jours, la découverte de ce nouveau monde qui s'offre à soi, l'engouement peut vite disparaître, mettant à mal l'équilibre du groupe tout entier : On découvre les gens sous d'autres angles, on se rend compte que tout n'est peut être pas aussi beau et merveilleux qu'on le pensait au départ. Faut-il pour autant claquer la porte ? Non ! Ce serait renoncer de manière bien superficielle à quelque chose qui pourrait vous apporter énormément, et à quoi vous pourriez également beaucoup contribuer. Tout groupe connaît à un moment où à un autre ses petites crises, ses premières discussions un peu houleuses et ses règlements de compte. C'est à ce moment là qu'on se rend réellement compte de l'importance que le coven, le cercle ou autre peut avoir pour soi, pour les autres, et qu'on mesure sa stabilité. Tenir tête à la tempête permet de ressortir plus serein, fort des acquis de cette douloureuse étape.
La construction d'un groupe se fait petit à petit, jour après jour et mois après mois, à force de patience, d'investissement, de passion et de persévérance.
Les règles suivantes sont inspirées de la tradition wiccane, mais constituent d'avantage un guide qu'une véritable marche à suivre.
• Evitez toute caractère sectaire. Un coven doit rester un groupe amical de pratique magique et d'échange d'informations.
• De ce fait, aucune participation financière ne devra vous être demandée (excepté pour le matériel, bien évidemment, ou pour l'organisation d'un événement particulier requérant l'achat de nourriture, la location d'un local ou le paiement d'une entrée (musée, etc))
• Evitez d'intégrer un coven dont vous ne connaissez pas assez les membres et préférez un groupe d'amis proches en qui vous avez confiance.
• Evitez les secrets et les mensonges au sein de votre groupe, préférez l'harmonie et l'honnêteté afin que les malentendus ne grandissent pas, risquant de briser l'équilibre du groupe.
• Il n'est pas obligatoire d'établir de hiérarchie, dans ma conception des faits, mais veillez à une certaine équité entre les membres. Certains se révèleront peut être des leaders nés, auquel cas la hiérarchie se fera d'elle-même. Cependant, ce genre de thème pouvant rapidement tourner au débat, préférez en parler dès le départ, si vous avez un doute ou une gêne vis à vis de la hiérarchie de votre nouveau groupe.
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