Une problème qui a été discuté sur Tumblr (entre autres) est cette pression pour avoir l'air « normal » et insister auprès des gens autour que ça n'a rien de « spécial » d'être « autre ». On en a vu des gens expliquer que ce n'est pas drôle, que nous voulons juste être humains, que nous sommes normaux. Bien que nous comprenions que c'est une tentative pour distancer le terme « otherkin » des stéréotypes qui lui ont été donnés (perpétrés par les trolls et leurs infortunées victimes) ce n'est pourtant pas très productif.
Si nous ne faisions pas l'expérience de ne pas être complètement humain, de ne pas être de ce monde, de n'être qu'une âme dans un corps étranger, nous ne nous donnerions pas des étiquettes. Si nous n'avions pas de problèmes à propos de notre nature, nous ne nous poserions pas de questions. Si nous nous sentions totalement humains, nous ne nous poserions jamais de question à propos de qui ou ce que nous sommes à l'intérieur, à un niveau non-physique.
Embrasser votre nature d'otherkin ne veut pas dire complètement perdre les pédales et oublier la vie humaine. Ça n'a jamais voulu dire ça. Pourquoi certaines personnes insistent autant sur le fait d'embrasser sa nature humaine plutôt que d'embrasser sa nature en entier c'est une énigme pour nous. La façon de s'exprimer ne doit pas obligatoirement être petite et discrète. Beaucoup craignent que porter une queue en public va donner une mauvaise réputation à la communauté, nous ne sommes pas d'accord. Voir des choses étranges va causer des questions, des regards en coin de la part des curieux mais rarement des jugements. Si nous ne prenons pas le temps d'embrasser ce qui fait que nous sommes « autre », comment peut-on espérer que les gens se rendent compte que nous existons en-dehors d'Internet ?
Notre expérience est unique. Rares sont ceux qui ont le sentiment de manquer une queue ou des cornes ou d'avoir moins de membres qu'il ne faudrait. Notre voisin ne comprendra sans doute jamais ce que c'est d'avoir des soudaines envies de viande crue ou de salade d'algues à onze heures du soir. Certains parlent d'un manque de partage d'expériences, mais si nous ne vivons pas ces expériences, qu'y a-t-il à partager ? Tous n'ont pas de souvenirs. Tous n'ont pas de shifts. Mais nous avons quelque chose en commun, quelque chose à partager, le fait que nous soyons « autre ».
Laissez s'exprimer vos kintypes, laissez ceux qui vivent en vous et avec vous avoir un peu de leur vie. Si nous faisons une telle distinction entre les différentes vies que nous vivons, pourquoi nous nommer otherkin, fictionkin, thérian, multiple, ou quoi que ce soit d'autre ? Si vous n'aviez pas ces sentiments, pensées et désirs étranges, auriez-vous questionné votre humanité ? Prenez le temps d'explorer ces sentiments, de faire l'expérience de ces sensations. Les souvenirs peuvent venir, les shifts peuvent être déclenchés. Si nous ne ressentons pas ce qui nous rend « autre » alors nous n'aurions plus rien à discuter.
Vous êtes plus que votre corps actuel, vous êtes plus que ce que les autres voient en vous. Soyez-en fièr-e. Vivez. Grandissez. Apprenez. Soyez vous-mêmes sous toutes vos formes, avec tous vos visages.
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