Les haters sont par définition des gens qui détestent tout. Ce sont des personnes exécrables qui se croient au-dessus des autres simplement parce qu'elles les rabaissent. Et plus encore que de se contenter de détester les autres dans leur coin, les haters vont très souvent harceler leurs cibles sur Internet, directement ou indirectement.
Le cyberharcèlement prend plusieurs formes. Création de faux profils, messages moqueurs, insultes directes, création de blogs destinés à insulter et moquer certaines personnes… Tout est bon pour les cyberharceleur-euses. C'est tellement facile après tout quand on est bien anonyme derrière son écran, de s'en prendre aux autres. Et puis ça fait mal longtemps, car les traces restent. Les blogs restent. L'espace est occupé sur les forums et autres sites de communication. Tous les groupes, tous les individus peuvent être victimes un jour ou l'autre de cyberharcèlement.
Une oppression systémique, c'est un harcèlement constant, quotidien. Mais elle se différencie du harcèlement classique par sont origine : le système lui-même. Elle n'est pas le fait de quelques individus, quelques haters, qui ragent dans leur coin et s'en prennent à des personnes plus faibles. Non, une oppression systémique, c'est quand les lois mêmes d'un pays, sa manière de rendre la justice, la façon dont les force de l'ordre se comportent, sont à l'origine du harcèlement. Avec le temps et l'évolution des sociétés, certaines choses disparaissent des lois mais pas des comportements globaux de la société. C'est le cas par exemple du sexisme ou de la culture du viol, avec des lois comme le « devoir conjugal ». C'est le cas du racisme, avec tous les contrôles « au faciès » de la part des forces de l'ordre. C'est le cas de la transphobie, de l'homophobie, avec des gens qui doivent se battre au quotidien pour faire valoir leurs droit à être reconnus comme des personnes à part entière – se battre pour changer de genre sur les paperasses, se battre pour pouvoir fonder une famille, se battre pour faire ce que la majorité des personnes n'a pas besoin de se battre pour faire.
Peut être qu'un jour les identités otherkines seront reconnues au même titre que les trans identités de genre. Allez savoir. En attendant, les haters anti-kins occupent toute la place sur Twitter, Tumblr et compagnie, tout comme les personnes cisgenre hétérosexuelles haïssant les personnes qui ne le sont pas prennent toute la place sur le web. Il est facile alors de faire un parallèle entre la transitude et l'otherkisme, puisque les deux communautés sont harcelées sur Internet.
Un parallèle oui, mais pas une similitude. Je comprends les personnes trans qui en ont par-dessus la tête des otherkins ouin-ouin se prenant pour des grandes victimes sur Tumblr alors que bon sang, il faut se remettre un peu les choses dans leur contexte. Les anti-kins n'ont encore jamais tué la moindre personne otherkine, alors que les crimes transphobes sont réels ! Certes, être victime de haters et de trolls à longueur de journée ce n'est pas amusant, mais c'est le lot de toutes les personnes un peu « hors-normes » sur Internet. Il faudra bien s'y faire un jour où l'autre. Pour le moment, aucune personne otherkine ne s'est suicidée suite à ce cyberharcèlement. Aucune personne otherkine n'a été violemment abattue parce qu'elle est otherkine. Même, porter des oreilles et une queue en public est vu comme un déguisement et accepté par les gens – moqueries mises à part. Alors que les personnes transgenre sont insultées et abattues, froidement assassinées. Le pire pays (parmi ceux étudiés) étant le Brésil, où plus d'une centaine de meurtres de personnes trans ont eu lieu en 2014.
Je suis content-e d'être otherkin. Quand je vois l'oppression systémique envers les personnes trans et les meurtres transféminicides qui ont lieu dans le monde, je suis content-e d'être otherkin.
Il est temps de relativiser les anti-kins.
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