Alors je remonte ce topic parce qu'il y a une chose qui m'a choquée.
- Azraël a écrit:
- Et à cause des médecins qui n'ont pas envie de se faire chier et font leur travail à la chaine, c'est normal que les diagnostiques bateau type bipolarité et troubles maniaco dépressifs augmentent en flèche ! Surtout qu'ils se réfèrent tous à un simple dico à la noix des maladies mentales (DSM), qui évolue tout le temps sans trop de sérieux (parfois c'est les malades qui font pressions pour qu'on change les critères de certaines maladies, c'est vous dire ~ ).
Les médecins ne sont pas habilité à faire des diagnostics de maladie mentale, mais les psychiatres, oui. Après je suis d'accord qu'il y a une forme de phénomène de "mode" dans le milieu psy.
Maintenant, le fameux "dico à la noix des maladies mentale" aka DSM, est mit à jour régulièrement sauf que !
Chaque trouble y figurant fait l'objet d'une analyse par un comité de soignants (psychologues, psychiatres...) spécialisés dans le trouble puis de malades directement concernés, avant d'être à nouveau revu par des soignants.
Ca n'évolue donc pas sans trop de sérieux, mais à son rythme, et chaque évolution doit être approuvée par tous ceux impliqués, afin de coller au plus proche des troubles qu'il décrit.
Si il a évolué assez rapidement ces dernières années, c'est dû aux progrès dans la recherche en psychologie.
Un exemple de critère qui a été changé à la demande des malades, c'est dans le cadre du trouble dissociatif de l'identité.
Avant, le psychiatre devait voir de lui-même les changements de personnalités, sauf que il n'y a que dans les cas les plus sévères que de tels changements sont vraiment visibles. Cela a conduit beaucoup de personne à ne pas pouvoir recevoir de diagnostic, ou à recevoir un mauvais diagnostic et donc le mauvais traitement.
Les patients ont donc demandé à ce que le critère soit plus général, et il est devenu "présence d'au moins deux identités alternantes", ce qui permet de prendre en compte le point de vue du patient et de sa famille, qui sont souvent plus précis que seulement celui du psychiatre.
Mais ça ne s'est pas fait en un jour, il a fallu l'appui de soignants spécialisés dans le domaine pour que ça arrive.
Si il est critiqué par les psychologues et les psychiatres, c'est parce qu'il se veut fondamentalement athéorique. Par exemple, il ne parle pas des concepts de psychanalyse, ce qui peut revenir à zapper une partie du fonctionnement des troubles, et se contente de faire une liste de signes et symptômes sans donner de pistes de traitement ou d'explications concrète du pourquoi du trouble dans certains cas.
Maintenant, n'importe qui ayant des notions en psycho sait qu'il n'existe personne de fou.
Fou, c'est pour ce qu'on ne comprend pas, or même les délires d'un psychotique ont une fonction, un sens/une symbolique qui peut être interprété et qui a une raison d'être.
Il y a toujours une raison et une logique, même si elles sont parfois dure à trouver.